Le thé au biscuit

Il existe une grande tradition de trek, celle du thé au biscuit.

En voici la recette :

Prendre un groupe de marcheurs, le plonger quelques heures dans un paysage grandiose, le faire revenir sur ses pas, tourner un peu en rond, bien laisser mariner dans son jus.

Attendre que tous ses membres soient à point, attendris, meurtris, les pieds compressés et ampoulés, les doigts gonflés d’être restés en bas, les épaules tendues et remontées de porter le sac – même pour la journée, le sac de trek est lourd.

Faire miroiter pour bientôt l’arrêt, la fin de la journée de marche, le début du repos bien mérité.

Passer une dernière fois au pied des grands sommets, enneigés de préférence, les laisser à main droite pour le lendemain.

Dans un soupir d’aise collectif, arriver au campement.

Le thé au biscuit est prêt à se dévoiler.

Vraiment, très simple : une belle eau chaude, légèrement parfumée, légèrement sucrée et lactée pour certains. Un biscuit, de préférence un Bourbon indien, le Prince du sous-continent, à tremper dans l’eau bouillie.

Le corps acquiesce et se dépose lentement, s’affaissant sur la chaise ou le banc à mesure que l’eau l’irrigue, que le biscuit requinque.

Ce n’est pas la faim, ce n’est pas un dîner, c’est le magnifique plaisir d’un petit biscuit trempé dans du thé après une journée de marche.

Mérité. Partagé.

Irremplaçable.

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