Un des objectifs de l’été est la recherche du bar parfait. Celui dont la terrasse offre la plus belle vue, la plus imprenable. Celui dont les fauteuils permettent une immersion dans les éléments, une dégustation panoramique, en toute émotion et tranquillité.
Ce bar, s’il existe, devient mythique. On se délecte de sa découverte, on savoure par anticipation la spectaculaire fraîcheur de la bière givrée qu’on y dégustera bientôt ; questionné, on tait son nom, on est tout de discrétion, on hésite à le partager même avec ses amis, surtout avec ses amis – et l’on maudit d’avance le jour funeste où il fera son apparition dans un guide de voyage pour volatiles.
Ce bar, dans toute sa multiplicité, est unique. C’est celui où l’on est arrivé par hasard, où l’on a commandé sans savoir, et où l’on s’est retourné, incidemment, sur le plus beau spectacle que la terre peut offrir.
On ne savait pas.
Cette première fois l’a marqué d’un sceau étrange, il est devenu pour nous le concentré de la vacance, oisiveté chèrement gagnée pendant l’année ou simplement bien méritée après une longue marche au soleil, oisiveté que l’on ne s’attendait pas à savourer autant et qui nous enveloppe de sa légèreté.
Et de sa bière givrée.
Assis tout à la fin des marches d’un interminable escalier qui descendait, lorsqu’on allait à la plage, et qu’il a fallu remonter, dans le plomb d’une fin d’après-midi, les genoux fatigués d’avoir trop bronzé, trop palmé, trop nagé avec les tortues.
D’avoir exploré des grottes sous-marines imposantes et effrayantes, escapade familiale dans les cavernes de la mer. Avoir nagé, sauté, plongé.
Maintenant, il faut remarcher. Monter, se réchauffer, re-suer, tendre les yeux vers l’objectif. Si haut, si loin.
Sentir son corps se vaporiser dans la chaleur, les gouttelettes sourdre de la peau, puis ruisseler, le long des bras, du front, dans le dos. Dans le maillot.
Quelques marches dans le rocher, un effort salutaire. Une marche d’approche.
Quelques minutes (seulement) plus tard, arriver, commander. Se jeter dans un fauteuil.
Voir.
Attendre le verre. Le saisir, se rafraîchir la paume. Tremper ses lèvres, ici, tout de suite.
Le bar idéal, la boisson idéale. Mythos à Mouros, pour ne pas les nommer.
je confirme…
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je confirme…
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